L’Être-miroitant

L’Être-miroitant

L’Être-miroitant n’a d’équivalence que la Grande Fulgurance.
Il est celui qui a su retrouver le silence derrière son acouphène. Celui qui a su s’embras(s)er, en faisant de sa mémoire un simple corps et en peignant des mantras à partir de ses paradoxes.
Il s’est vu androgyne, et a ainsi acquis la maîtrise de l’éternel présent — il est devenu responsable du noble héritage.
Désormais, il n’est plus qu’un miroir ; le feu des foyers. Une fresque fulgurante qui n’a plus le moindre désir, si ce n’est celui de tous les contenir.
Un sage ? Non, loin de là. Il est celui devant lequel même les sages s’inclinent.
Il ne vit plus pour lui-même, alors il n’a jamais autant vécu… pour lui-même.
Il danse, recouvert de cendres, sur la grande partition Shivaesque.
Les abîmes ne lui procurent plus qu’un léger sourire en coin, et du bois pour alimenter son feu.
L’inconditionnalité de sa haine se désagrège devant celle, plus vaste encore, de son amour.
Il n’a plus besoin de savoir, il n’a plus besoin de chercher, il n’a plus besoin de devenir ; il n’a plus besoin, tout court.
Il comprend ces mots, sans avoir besoin de les comprendre.

— L’homme sans tâche.